Aurélien D’Ignazio a choisi de devenir psychomotricien et de s’investir auprès d’enfants atteints d’autisme. Passionné et créatif, il a réussi le pari de l’équilibre personnel et professionnel.
À 19 ans, après une première année de biologie, Aurélien D’Ignazio choisit de se réorienter pour devenir psychomotricien. Très vite, il s’intéresse aux Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) dont la dimension globale fait écho à l’un des fondements du métier de psychomotricien. Ces anomalies du neurodéveloppement touchent en effet les sphères motrice, sensorielle, cognitive et émotionnelle de la personne, affectant dès le plus jeune âge sa façon de se comporter, de communiquer et d’interagir avec son environnement social. Au cœur des manifestations de ces troubles : une réticence au changement, des mouvements répétés, une difficulté à exprimer ses émotions ou encore une tendance au repli sur soi.
Aurélien intervient au niveau du diagnostic précoce, de l’évaluation des troubles et de la rééducation de l’enfant. Il commence par réaliser un bilan psychomoteur, à partir d’observations cliniques et de tests spécifiques, qui lui permet ensuite de développer un projet thérapeutique personnalisé. Son défi : favoriser l’apaisement de l’enfant, développer ses interactions sociales, sa conscience du corps, ses émergences fonctionnelles et son autonomie. En plus de se former régulièrement aux méthodes et interventions recommandées par la Haute Autorité de Santé (HAS) auprès des TSA, il continue d’utiliser auprès de ses patients les activités qui l’animent depuis toujours et qu’il pratique à un niveau professionnel : la danse, le mime et le jonglage.
Un jour, il a appris à jongler à un adolescent atteint d’autisme qui ne supportait ni qu’on le touche, ni qu’on le regarde. En se servant des échanges de balles comme « médiateur », il a pu réduire progressivement la distance qui le séparait de son jeune patient et aborder plus facilement le cœur de son action de psychomotricien : prendre en soin les difficultés tout en valorisant les potentiels existants. Cette approche, qui consiste donc à associer ces médiations avec un solide bagage technique et théorique acquis durant la formation initiale, et entretenu en permanence par la formation continue, est une autre des spécificités de cette profession.
Au quotidien, Aurélien travaille en étroite collaboration avec l’orthophoniste, le psychologue ou encore le psychiatre, mais aussi avec les éducateurs, les enseignants, les auxiliaires de vie scolaire et les familles. Il puise une grande richesse dans cette interdisciplinarité.
Aurélien intervient également sur certains aspects d’accompagnement des parents, et du grand public de façon plus large. En 2018, il publie pour eux « 100 idées pour développer la psychomotricité des enfants », un livre proposant des exercices simples pouvant être appliqués en séances et réalisés à la maison afin de contribuer à donner un « coup de pouce » au développement de l’enfant ! À côté de sa pratique, il intervient dans des formations destinées aux professionnels, des séminaires autour des TSA et réalise régulièrement des publications sur ce sujet. Spécialiste reconnu dans son domaine, Aurélien a participé, en tant qu’expert, à des groupes de travail au sein du Ministère des Solidarités et de la Santé, du Secrétariat d’État chargé des Personnes Handicapées et de la Haute Autorité de Santé.
Aurélien est titulaire du diplôme d’État de Psychomotricien préparé à l’ISRP et du double diplôme professionnel et universitaire du Titre d’Expert en psychomotricité et du Máster Internacional en Psicomotricidad*. Il enseigne depuis de nombreuses années à l’ISRP.
*Le Màster Internacional en Psicomotricidad (MIP) est un diplôme co-délivré par l’ISRP et l’Université de Murcia (Espagne) dans le cadre des traités européens. Il ouvre la voie vers un cursus universitaire, à un niveau Doctorat par exemple. Le Titre d’Expert en psychomotricité (TE), titre professionnel reconnu par l’État français (RNCP Niveau 7) est en cours de renouvellement sous un nouvel intitulé en vue d’adapter les activités et compétences aux évolutions des besoins du marché du travail, notamment concernant la coordination de projet autour du patient en équipe multidisciplinaire. Il n’est pour l’instant pas possible de faire la formation en contrat d’apprentissage et la formation n’est pas finançable par le CPF le temps du renouvellement.